Théâtre VS Timidité

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Faire du théâtre aide à vaincre sa timidité.

Lorsqu’on évoque les vertus des pratiques artistiques, celle-ci est de loin la plus connue.

Est-ce vrai pour autant ? Un grand oui.

Cet article est d’ailleurs rédigé par un ancien timide qui s’est essayé au théâtre.

Une expérience ludique et surtout bienveillante.

Yann Bellini
-Yann Bellini-

La timidité en bref

« La timidité a une existence physique dans notre cerveau. »

Timide, du latin timere pour « craindre ». Mais que craint-on exactement ?

Le regard des autres le plus souvent. La peur du ridicule en ce qui a pu me concerner. Meilleur élève de la classe durant bien des années, il m’a suffi d’une grosse erreur à l’oral pour m’être senti ridiculisé de tous.

Oui, on ne naît pas timide, on le devient.

A savoir que c’est un noyau cérébral qui donne à la timidité une « existence physique » dans notre cerveau.

Un article de cerveau & psycho nous parle d’ailleurs plus en détail de cette fameuse amygdale. En résumé, elle réagit fortement face à un visage nouveau ou une situation nouvelle.

C’est la répétition qui permet d’accepter émotionnellement un nouvel élément. Chez les plus timides, ce phénomène de familiarisation se bloque et se fait plus difficile.

ce qu'apporte le théâtre

La pratique du théâtre amène justement une répétition puis une familiarisation avec toutes sortes de situations sociales.

Pour le dire simplement : à force d’incarner ou de singer des être humains, nous nous amusons à vivre des situations souvent plus difficiles que celles rencontrées dans notre quotidien. En prêtant des émotions à un personnage, nous pouvons ainsi mieux comprendre les nôtres.

Le texte justifie la prise de parole, il est donc légitime s’exprimer. Chacun est soumis aux mêmes contraintes et s’expose de la même façon. Qu’importent les années de pratique, une règle s’applique à tous-tes : c’est par la répétition qu’on progresse.

Une cohésion de groupe saine

Le théâtre d’improvisation peut même nous confronter à des situations bien plus absurdes. Lors de mon premier cours, nous devions interpréter le vert.

Oui, oui, la couleur verte.

Par chance pour moi, les plus avancés s’étaient risqués à des chorégraphies plus ou moins heureuses mais toujours avec amusement et bienveillance. Si bien que lorsque je me suis lancé, je n’ai reçu que des encouragements, voire des conseils. Ne me demandez pas comment j’ai pu interpréter le vert, mon cerveau l’a sûrement refoulé, mais l’exercice m’a plu.

Mieux, ce genre théâtral met sur un pied d’égalité toutes les propositions. L’astuce du « oui et… » systématique, pour enchaîner les prises de parole, valide socialement notre créativité.

Tous-tes doivent créer à partir d’une idée. Qu’elle soit bonne ou mauvaise, il n’y a pas le temps de juger.

C’est en retrouvant une cohésion de groupe saine qu’on apprend à maîtriser sa timidité. On lui fait violence, mais en douceur.